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"Pour tout cela et plus encore,
Pour la solitude des rois."
Variations fongiques
On ne peut pas plus oublier l’amanite. Un soir sur la rive il fait bleu. Je regarde les vagues et les vagues me reviennent. Elles sont douces dans mes yeux et surettes sur ma langue. Un soir sur la berge il fait ocre. Les chiens s’étouffent de chaleur, halètent, fétides, halètent. Ils ont la dignité de leur race. Un soir le rivage se dilate. Les stigmates craquent, les plaies suppurent, les vertèbres se fêlent. Un soir plus de fleuve. 

 N’apprenez pas à nager. N’apprenez pas la survie. 

 On ne peut plus jouer sans savoir, on ne peut plus jouer sans raison. On a sept ans et c’est trop tard. Un matin dans la chambre il fait doux. Le livre au bout du bras raconte une belle histoire. Le croissant fleure le beurre par les coins du plancher. Un matin dans le lit il fait joie. Une dent de lait a cédé et il neige et il neige et l’hiver enchanteur. Un matin dans les draps il fait tendre. La flanelle sent bon les rêves et la peau lisse. C’est l’enfance savon d’un siècle qui finit bien. Un matin le tapis se souvient. Il est rouge peur, rouge non, rouge féroce. Il s’alourdit, tu l’écrases, il s’empèse et se rebelle. Tu déglutis. Tu t’engloutis. 

 Buvez donc la bonne eau des cloaques. Les dépôts saumâtres. 

 On ne peut pas mettre sa vie dans un flacon. On est volatile, on s’est échappé. J’ai dormi à Athènes une tristesse végétale et noué à Paris une aigreur animale. J’ai claqué à Grenade des dents amoureuses et mordu à Stockholm des joues venimeuses. Mais l’Europe est un mythe, une bisque amère, un château de sable. À Bruxelles, je l’expectore. 

Pensez-y en couvant vos angines. Vos petites otites.


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